Un jour...

Cela fait longtemps. Je trouvais que ma vie n'était pas intéressante, trop monotone. Et puis j'étais constamment triste ou sur les nerfs. Alors, je voulais un signe, du destin, de mon étoile, je ne sais pas trop. Mais je voulais une indication, un message, quelque chose pour me redonner espoir et courage.

J'ai eu plusieurs en l'espace de très peu de temps.

Depuis 2 ans je dirais, c'est-à-dire en gros juste après ma séparation avec mon ex (que je n'aimais pas, il est bon de le préciser), j'ai commencé ma "via fictive". Mon imagination joue un grand rôle là-dedans. Bref, pour combler plus ou moins (enfin surtout essayer de combler) un gros vide affectif, je me suis imaginée le compagnon idéal pour moi. Grand, brun, athlétique mais pas maigre, yeux sombres presque noirs, teint mat, croate exilé vers la France grâce à ces parents d'adoption (un journaliste reporter d'images dépéché là-bas pendant le conflit en ex yougoslavie). J'avoue, mon imagination s'envole très très loin.
L'année prochaine, je rentre dans une école de communication à Lyon.
Dans "Cher journal" (tv), une fille fait la même école que moi et un mec d'origine croate (bon ok, qui n'a rien à voir avec ma description) ouvre son resto à Lyon. Je qualifie bien ça de "message", parce que d'autres aspects de ce doc tv collent parfaitement avec moi. En gros, beaucoup de similitudes!

Ou alors, je suis passablement cniglée, voire complètement folle. Bonne à interner.
J'ai tort ou j'ai raison ? En tout cas, je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me pousse à croire à tout ça.

Je vis par procuration. Oui, c'est ça. Je ne vis pas tel que je le voudrais. Alors, je me mens à moi-même, je simule. Cela peut paraître étrange. Mais ça me fait du bien. Ca m'évite de penser à ce que je ne suis pas. Jusqu'au jour où... J'ai envie de crier, de frapper contre les murs, d'accélerer continuellement au volant de ma voiture : je ne suis pas ce que je voudrais ; le seul mot capable de décrire tout ça "MANQUE". Manque de tout et de rien.
La procuration me protège contre moi-même, du moins pendant un certain temps. Dans mes phases de "procuration", je sens une main dans mon cou, j'ai des responsabilités,... C'est comme un dédoublement de personnalité. Une de mes facettes fait ce que l'autre n'est pas en mesure de faire, ou à la hauteur. Mais cette face-là n'est pas réel. Tout est fictif. Je vis pour moitié dans une fiction montée de toute pièce par mon esprit pour combler deux vides : affectif et de confiance en moi.
Les gens autour de moi ne pourraient pas comprendre. J'ai l'air entourée par ma famille, donc pas de vide affectif, et pourtant. Toujours cette sensation de vivre seule au milieu des autres. Et puis la confiance. Tellement simple de faire semblant. Je parle un peu en public, je défends un minimum mes idées. Mais si j'avais réellement confiance en moi, j'aurais pris mon courage à deux main et je ferais enfin! tout ce dont je rêve depuis longtemps. ENFIN!!
C'est quand le moment où ma vie fictive prendra la place de ma vie réelle ? C'est dans longtemps ?

Un petit rêve sommeille en moi. Depuis longtemps, trop longtemps. Le petit rêve devient de plus en plus présent. Il gouverne, mène sa vie au coeur de ma propre existence. Il veut prendre forme, vivre par lui même, sans plus jamais dépendre de moi.
Il me parasite. Il m'aide à vivre. Le petit rêve force le passage, il tient à s'échapper. Mais comme tout bon parasite qui se respecte, sans lui, c'est moi qui meurt.

Un rêve peut-il être réalisé? Doit-il être réalisé?
Dans mon entourage, tout le monde dirait oui. Moi, je ne sais plus. J'ai envie de le réaliser, mais tout ne dépend pas de moi.

P'tit rêve, s'il te plaît, aide moi à te donner ta liberté.